La France bat le Brésil 3 à 0 !
Dimanche 12 juillet 1998, dans un Stade de France plein à craquer, les footballeurs français affrontent les Brésiliens, tenants du titre. Au terme d’une compétition bien maîtrisée, les Bleus d’Aimé Jacquet réalisent leur rêve, ils remportent le mondial disputé sur le territoire français, emmenés par un formidable Zinedine Zidane. Et un, et deux, et trois zéro ! Merci, Zizou.
C’est de mon lieu de travail que je me réjouis de la qualification des Français pour les demi-finales de “leur” coupe du monde, aux tirs au but face aux Italiens. Avec deux de mes collègues, nous nous promettons de suivre ensemble la finale si jamais ils éliminent la Croatie au tour suivant.
Dimanche 12 juillet. Le grand jour est arrivé. Liliam Thuram, auteur de deux buts, a propulsé ses coéquipiers au Stade de France pour l’ultime rencontre. Leurs adversaires ? Les Brésiliens, quadruples vainqueurs de l’épreuve. Difficile de rêver plus belle rencontre.
Nous nous retrouvons quelques heures avant le match pour nous peindre des drapeaux tricolores sur les joues et nous rendre en compagnie de quelques amis dans un café pour assister à la finale sur un écran géant.
Aux commentaires, le duo Thierry Roland et Jean-Michel Larqué. Nous sommes plus de 20 millions de téléspectateurs à les écouter, à nous enflammer à la moindre offensive française et à croire le rêve possible.
Très vite, les Français se lancent à l’assaut du but de Claudio Taffarel. A notre grand désespoir, Stéphane Guivar’ch perd à deux reprises son face-à-face avec le gardien en ratant le cadre. Nous donnons de la voix et sortons nos écharpes : “Allez, la France”.
TROIS CHOSES A CONNAITRE SUR FRANCE-BRESIL
- Le parcours de l’équipe de France pour se qualifier en finale
Matchs de poule : France-Afrique du Sud, 3-0 ; France-Arabie Saoudite, 4-0 ; France-Danemark, 2-1.
Classement : 1. France, 9 pts ; 2. Danemark, 4 pts ; 3. Afrique du Sud, 2 pts ; 4. Arabie Saoudite, 1 pt.
1/8e de finale : France-Paraguay, 1-0 après prolongations, but en or de Laurent Blanc.
1/4 de finale : France-Italie, 0-0 après prolongations, 4 tirs au but à 3.
1/2 finales : France-Croatie, 2-1. Deux buts de Thuram.
- Quels joueurs ont disputé la finale de la coupe du monde 1998 face au Brésil ?
Composition de l’équipe de France : Barthez – Thuram, Desailly, Leboeuf, Lizarazu – Deschamps, Petit, Karembeu (Boghossian, 57e), Zidane – Djorkaeff (Vieira, 75e), Guivar’ch (Dugarry, 66e)
Entraîneur : Aimé Jacquet.
Composition de l’équipe du Brésil : Taffarel – Carlos, Baiano, Aldair, Cafu – Dunga, Sampaio (Edmundo, 74e), Leonardo Denilson, 46e), Rivaldo – Ronaldo, Bebeto
Entraîneur : Mario Zagallo - Quelle a été l’audience sur TF1 ?
20,8 millions de téléspectateurs ont suivi France-Brésil.
Le match s’équilibre. Les Brésiliens réalisent des incursions dangereuses dans le camp français. Fabien Barthez se montre impérial sur sa ligne de but. Nous approchons de la demi-heure de jeu.
Premier but de Zinedine Zidane
A la 27e minute de jeu, Roberto Carlos concède un corner, le premier de la partie pour la France. Il est tiré par Emmanuel Petit. Zinedine Zidane s’élève dans les airs et trompe le gardien auriverde d’une tête victorieuse. OOOuuuuaaaiiiiiiiisssss !! C’est du délire dans le stade et dans le café.
Le goal français poursuit son sans-faute, repoussant chaque tentative brésilienne. Pour boxer un ballon, Fabien Barthez passe par dessus Ronaldo. Longtemps incertain pour cette finale, l’attaquant de la Seleçao reste de longues minutes allongé sur le terrain. Plus de peur que de mal.
Doublé de Zizou
La première mi-temps touche à sa fin. Les Tricolores poussent. Taffarel détourne un tir puissant de Stéphane Guivar’ch en corner. Le premier coup de pied de coin est dégagé par la défense brésilienne. Mais sur le suivant, Youri Djorkaeff trouve la tête du n°10 français, qui marque son second but de la soirée. Les bleus se congratulent
C’est la mi-temps. Deux à zéro… la France mène deux à zéro ! Nous nous tapons dans les mains et chantons la Marseillaise. Nous nous prenons à y croire très fort. Et élaborons des plans tactiques pour que les joueurs français conservent leur avance.
Au retour des vestiaires, le sélectionneur brésilien fait rentrer un attaquant supplémentaire, Denilson, en lieu et place d’un milieu de terrain, Leonardo. les tenants du titre se montrent de plus en plus pressants.
Les Brésiliens se créent une belle occasion à la 55e minute sur un tir à bout portant de Ronaldo. Mais Fabien Barthez, vigilant, ferme remarquablement l’angle. Quelle parade ! Nous avons eu chaud…
La tension monte. Stéphane Guivar’ch vendange une occasion de but. Christophe Dugarry qui le remplace, ne fait pas mieux en tirant à côté du cadre. Mes deux collègues n’ont plus d’ongle. Et cela ne va pas s’arranger.
A la 67e minute, Marcel Desailly, le patron de la défense française, déjà averti à l’entame de la deuxième période, récolte un nouveau carton jaune, synonyme d’expulsion. La France va finir la rencontre à dix. Aimé Jacquet ne tarde pas à faire rentrer le milieu défensif Patrick Vieira à la place de Djorkaeff, à la 75e minute.
Malgré cet avantage numérique, les Brésiliens ne parviennent pas à retourner la situation. Ils ne se montrent réellement dangereux qu’à une seule occasion, sur un tir de Denilson qui touche le haut de la transversale du but français.
La rencontre approche de son terme. Nous sommes dans les arrêts de jeu. Et nous sommes debouts. Fébriles, nous attendons le coup de sifflet final, qui se fait attendre… Les Brésiliens obtiennent un corner. Le dernier, espérons-nous.
Et un, et deux et trois-zéro
Le ballon est récupéré par Christophe Dugarry. Il amorce la contre-attaque. Il transmet la balle à Patrick Vieira, qui lance Emmanuel Petit. Il arme un tir croisé, qui trompe Taffarel. Nous explosons de joie. Mes deux collègues tombent à genoux dans les bras l’un de l’autre. C’est de la folie. Tout le monde hurle. Pour la première fois de son histoire, la France est championne du monde de football.
« On peut mourir tranquille ! », s’exclame Thierry Roland
A l’antenne, Thierry Roland n’en peut plus derrière son micro : “Je crois qu’après avoir vu ça, on peut mourir tranquille. Enfin, le plus tard possible. Mais on peut. C’est superbe. Quel pied ! Oh, c’est pas vrai.” Nous partageons tout à fait votre avis, Thierry.
Les joueurs français se congratulent. Dugarry est en larmes dans les bras de son pote Zizou. Laurent Blanc, suspendu pour la finale, embrasse le crâne dégarni de Fabien Barthès, comme il en avait pris l’habitude depuis le début de la compétition. Le trophée est remis au capitaine Didier Deschamps. Très vite, l’envie de communier avec d’autres nous prend.
Les gens sont aux fenêtres. Il y a un concert de klaxons dans les rues. Nous nous dirigeons à pied vers les Champs-Elysées. Au fur et à mesure que nous nous approchons, la foule enfle. Nous sommes un million et demi à voir la vie en bleu, blanc, rouge.
Marée humaine sur les Champs-Elysées
Les portraits des joueurs sont projetés sur l’Arc de Triomphe. Quelle victoire ! Quel triomphe ! “Et un, et deux, et trois zéro !” suivi de “La la la la” de la reprise de “I will survive” de Gloria Gaynor, hymne de l’équipe de France, est le tube de cette soirée inoubliable.
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